La rencontre d’air frais venu du nord de l’Europe et d’air chaud au large de la Grèce va, ces prochaines heures, être à l’origine d’une cyclogenèse (formation et développement d’une dépression) dont certaines caractéristiques sont semblables à celles d’un cyclone.
Ces similitudes en terme de structure et de morphologie (cœur dépressionnaire chaud, activité convective forte autour d’un œil, souvent bien visible sur les images satellitaires) sont à l’origine du terme medicane, contraction de mediterranean et d’hurricane (ouragan méditerranéen).
Bien que les dimensions et la violence du phénomène soient plus réduites que pour un cyclone tropical, les rafales et les cumuls de pluie qui y sont observés nécessitent une attention particulière, d’autant plus que la température de l’eau encore élevée en cette période de l’année (26°C en Mer Ionienne) alimente le système en énergie.
A quoi fait-il s’attendre concrètement ?
Les secteurs les plus concernés par ce médicane seront d’abord Malte et la côte nord libyenne, touchés ce vendredi, le Péloponnèse, la Crête, la Mer Egée samedi et dimanche matin et enfin la côte occidentale turque dimanche en journée.
Selon la plupart des modèles, c’est la Crète qui semble la plus exposée.
Les rafales de vent pourront localement atteindre et dépasser les 150 km/h sur l’ouest de l'Île. Quant aux cumuls de pluie, les lames d’eau devraient dépasser les 100 mm et atteindre jusqu'à 150 mm en 24 ou 48 heures !
Sébastien DECAUX