Actualité - Climatologie

06 juin 2024
Climatologie

Mai 2024 : encore un mois record à l’échelle mondiale

Écrit par Baptiste BOURIGAULT, publié le 06 juin (dernière actualisation le 06 juin à 16h)
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Le service européen Copernicus a publié son rapport mensuel sur les températures enregistrées dans le monde en mai 2024. C’est le mois de mai le plus chaud qu’on ait jamais enregistré à l’échelle planétaire. Il s’agit par ailleurs du douzième mois record consécutif. Ce genre de série est inhabituelle mais pas inédite puisque cela était déjà arrivé en 2015-2016 lors du précédent épisode El Niño. La température moyenne mondiale s’est hissée à 15.91°C, soit une anomalie excédentaire de, 1.52°C par rapport à l’ère préindustrielle, et 0.65°C par rapport à la moyenne 1991-2020. Le record précédent datant de mai 2020 a été battu avec une marge de 0.19°C.

En Europe :

En Europe, la température s’est située 0.88°C au-dessus de la moyenne 1991-2020 durant ce mois de mai. Cela en fait le troisième mois de mai le plus chaud jamais relevé. L’anomalie chaude la plus notable (jusqu’à +7°C par rapport à la norme 1991-2020) a été observé sur le nord de l’Europe. En Norvège et en Suède, il s’agit du deuxième mois mai le plus chaud jamais enregistré derrière mai 2018. Cela s’explique par un blocage anticyclonique qui a persisté une bonne partie du mois sur ces régions. Une alerte pour une vague de chaleur très précoce a d’ailleurs été émise en Finlande fin mai. Au Royaume-Uni ce mois de mai est le plus chaud jamais relevé depuis le début des mesures datant de 1884. En particulier, les températures minimales y ont été exceptionnellement douces. En revanche, le sud de l’Europe a connu des températures plus proches des normes, voire plutôt en-dessous entre le nord de l’Espagne, le sud de la France et le nord de l’Italie en lien avec des gouttes froides récurrentes. De l’ouest russe jusqu’aux rivages de la mer Noire, ce mois de mai a été aussi inférieur aux normes avec une anomalie froide atteignant jusqu’à -5 à -6°C sur le nord de la Russie, à la suite d’une première quinzaine de mai bien froide.

 

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Dans le monde :

A l’échelle mondiale, les températures ont été plus élevées que la norme sur le nord et l’est du Canada ainsi que l’est des Etats-Unis. L’anomalie positive est très marquée sur le Texas et l’Amérique centrale. Le Mexique a notamment été impacté par des conditions caniculaires. Certains endroits du Pakistan et le nord de l’Inde ont connu également des conditions de chaleur extrême en lien avec une saison chaude de pré-mousson particulièrement intense cette année. Les températures ont atteint des valeurs voisines de 50°C si ce n’est plus localement.  On note également des anomalies positives importantes sur le nord-est du continent asiatique, l’ensemble du continent africain, et de larges zones en Antarctique. Pour finir, on a observé des conditions plus chaudes qu’habituellement au nord de l’Amérique du Sud, notamment sur le sud du Brésil qui a connu un début de mois très chaud.

Inversement, il a fait plus froid qu’habituellement sur le Groenland, l’ouest de la Russie, le nord-ouest de l’Amérique du Nord et quelques régions de l’Antarctique. Le sud de l’Amérique du Sud a fait face également à des températures très inférieures aux normes. Il s’agit d’ailleurs du mois de mai le plus froid depuis plus de soixante-dix ans au Chili, et les 27 premiers jours de ce mois mai ont été en Argentine les plus froid depuis un record datant de 1961. Le fort contraste thermique entre le nord et le sud l’Amérique du Sud a joué un rôle important dans les pluies torrentielles qui ont provoqué de graves inondations sur l’état le plus méridional du Brésil.

Enfin, au-dessus des surfaces océaniques, la température de l’air a été plus chaude que la norme sur la quasi-intégralité de l’océan l’Atlantique, l’océan Indien, et une majorité de l’océan Pacifique. A contrario, la température de l’air a été inférieure à la norme sur l’est du Pacifique équatorial en lien avec un épisode La Niña qui devrait débuter l’été ou l’automne prochain. On note également des anomalies négatives dans d’autres régions relativement restreintes en superficie. Celles-ci sont un peu plus significatives au large du Chili et de l’Argentine, en s’étendant dans la partie subtropical de l’est du Pacifique, ou encore sur une bande entre l’Antarctique et la Nouvelle-Zélande. Retenons que ce sont les anomalies positives qui dominent largement sur les régions océaniques, en lien avec des températures de l’eau en surface records à l’échelle mondiale.

Retrouvez plus d’informations sur le bulletin mensuel de Copernicus : https://climate.copernicus.eu/surface-air-temperature-may-2024

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