Actualité - Dossier

09 juin 2020

Pourquoi la fonte du permafrost est-elle une catastrophe ?

Écrit par Stéven TUAL, publié le 09 juin

Tous les rapports scientifiques qui traitent du climat sont unanimes sur les questions climatiques. Le climat se réchauffe et la tendance va se maintenir dans les années à venir. Le réchauffement climatique entraîne des changements d'échelle mais aussi des changements locaux. Nous allons nous intéresser à ce que l'on appelle le permafrost ou pergélisol. Vous allez découvrir dans ce dossier que la transformation locale d'un milieu peut avoir des conséquences mondiales. Explications.

Le permafrost, qu'est-ce que c'est ?

C'est un mot rarement employé à nos latitudes tempérées car il est peu utilisé dans notre langage courant. Le permafrost désigne les sols gelés en permanence dans l'année. Ces sols se situent plus aux latitudes polaires et géographiquement ils s'étendent sur l'Alaska, le Canada, le Groenland, la Scandinavie, la Sibérie et les zones de hauts reliefs (Alpes, Himalaya, Appalaches, ...). On évoque le terme de permafrost continu pour les sols gelés sur plus de 90% de leur surface. On parlera de permafrost discontinu ou sporadique pour les autres types de permafrost. Selon les études, la superficie de ces sols représente de 25% de la surface terrestre de l'hémisphère nord soit environ 23 000 000 de km².

Le rôle des permafrost, un enjeu pour le climat

Ces sols sont gelés depuis des milliers d'années et le réchauffement climatique rend ses sols vulnérables. Les populations inuites qui vivent dans les régions arctiques commencent à ressentir les premiers effets de cette fonte. Les infrastructures sur lesquelles ils vivent depuis des années sont fragilisées et ces derniers jours, une cuve de diesel a provoqué une catastrophe écologique majeur en Russie pour des raisons équivalentes. Sur la base d'observations et de lien logique entre réchauffement climatique et disparition des permafrost, des équipes de scientifiques canadiennes collectent des données précieuses et fiables sur ces sols. Mais l'avenir des populations locales dans ces zones n'est pas le seul enjeu de ces études car en effet, les permafrost cachent des secrets beaucoup plus inquiétants et selon certaines publications étudiées pour ce dossier, les experts parlent de \"bombe à retardement climatique\". En effet, lorsque ces sols dégèlent ils libèrent des gaz à effet de serre. En 2018, de graves incendies avaient touché la Sibérie et des quantités de méthane et de carbone impressionnantes avaient été libérées dans l'atmosphère. Le dégel du permafrost entraîne donc une accélération et une accentuation du réchauffement du climat et une augmentation du carbone dans l'atmosphère. Pour déduire de ces conclusions, des experts de l'université de Québec et le CNRS se sont penchés sur des paramètres précis (température de l'air, vitesse du vent, manteau neigeux et couverture végétale, étude des plans d'eau). Ce dernier paramètre étant basé sur la conséquence du dégel des sols. Cependant malgré les résultats alarmants récoltés qui appuient leurs hypothèse, ces chercheurs estiment que \" le manque de données et publications scientifiques sur ce sujet pose problème car les projections climatiques à long terme peuvent s'y trouver biaisées\". Ils vont même plus loin en soulignant le \"risque de sous-estimer le réchauffement climatique planétaire pour les années futures\".

Le réchauffement climatique aux latitudes polaires

Comme partout dans le monde, les latitudes polaires n'échappent pas au réchauffement climatique. Ce sont même ces latitudes qui en souffrent le plus selon les dernières observations. Les modèles climatiques envisagent pour les scénarios les plus optimistes que ces régions resteraient les plus concernés par les variabilités du climat de ses impacts. La température de la Terre a augmenté de 1°C depuis l'Ere Industrielle et les hautes latitudes se réchauffent entre deux et trois fois plus vite qu'ailleurs. Grâce aux scientifiques, des chiffres ont montré que la température du sol affiche deux unités de plus qu'il y a 15 ans en Arctique. Cette vitesse de réchauffement s'explique du fait que la glace ayant moins de surface, elle capte moins de chaleur du soleil qu'auparavant et l'environnement s'y trouve impacté davantage. La mutation de ces territoires va entraîner donc entraîner une libération des composantes organiques renfermés dans la glace et donc une libération des gaz à effet de serre qu'ils renferment. Pour conclure, le GIEC estime que la libération des gaz à effet de serre contenus dans le permafrost à un pouvoir 25 fois supérieur au dioxyde de carbone.

Stéven TUAL

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