Lorsque l'hiver resurgit début mai il n'y a rien d'extraordinaire!
Pour qu’il fasse froid en mai, il faut que le flux provienne du grand nord et pour que de la neige soit observée il est nécessaire qu’un front accompagne cet air froid. Ces éléments étaient d’actualité le week-end dernier sur de nombreuses régions mais aussi le 1er mai 1945, une date référence en termes de froid neigeux.
Ces deux cartes techniques nous montrent les similitudes entre 1945 et 2019 quant au positionnement des centres d’action responsables de ces coups de froid tardifs, assez rares mais loin d’être exceptionnels.
Le site Terre-net.fr a recensé quelques épisodes hivernaux tardifs depuis la fin du XIXème siècle. En voici les détails:
https://www.terre-net.fr/meteo-agricole/article/le-changement-c-est-maintenant-2179-79989.html
On s’aperçoit que sur cette rétrospective non exhaustive il n’y a pas que dans le nord-est de la France ou sur les premières hauteurs de nos reliefs que la neige a fait des apparitions en mai…
Les fortes fluctuations sont récurrentes au printemps et donc en mai. Quelques jours avant le 1er mai 1945 date où de la neige a été observée le matin au sol sur de nombreuses régions du nord mais aussi jusqu'au Bordelais, le thermomètre avait affiché en journée des températures dignes d’un plein été... Et à peine quelques jours plus tard il avait fait tout aussi chaud pour la saison.
Ainsi à Paris le 17 avril 1945, il avait fait 29°C l'après-midi. Ces températures très élevées étaient à nouveau atteintes les 7 et 8 mai 1945. La ville de Rennes en Bretagne a connu ces mêmes fluctuations. Entre ces deux dates le réveil du 1er mai avait été blanc et froid avec -1.2°C à Rennes et 0.2°C à Paris-Montsouris.
Il faut quand même préciser que si ce type de temps se produit régulièrement en première quinzaine de mai (1 fois tous les 5 à 10 ans) ces événements deviennent rarissimes passé le 15 mai. La durée du jour qui s’allonge, le pouvoir plus chauffant du soleil qui s’élève davantage au-dessus-de l’horizon, au même titre que le réchauffement progressif de la température de la mer deviennent des facteurs limitants le risque de coups de froid. Les 4 cm de neige observés le matin du 18 mai 1935 à Paris sont exceptionnels !
Ce qui s’est produit une fois peut néanmoins se produire à nouveau. Le réchauffement/dérèglement climatique ne sonnera pas forcément le glas de ce type de phénomène qui s’inscrit dans la variabilité du climat et sur un temps très court.
Sébastien DECAUX
