Les températures de l’eau sont plus élevées que d’habitude en Europe. On observe des excédents de 1 à 3°C en général voire 4 à 5°C par rapport à la norme comme nous l’indique notre carte. Comment expliquer ces anomalies et quelles peuvent être leurs conséquences ?
Les conditions anticycloniques sur l’Europe du nord sont récurrentes depuis la fin de l’hiver et ont permis au soleil de briller beaucoup plus que d’accoutumée. La chaleur y a été plus marquée avec de nombreux records d’ensoleillement et de chaleur enregistrés de l’Allemagne jusqu’en Scandinavie au cours des dernières semaines. Les eaux de surface se sont ainsi nettement réchauffées.
Les conditions anticycloniques ont aussi généré un vent plus faible, l’eau y a été moins brassé ce qui a aussi contribué à accentuer ce réchauffement de surface.
On observe en revanche des températures plus normales voire plus fraîches que la norme entre le Sud du Portugal et le sud de l’Espagne qui ont connu des situations de blocage dépressionnaire à répétition avec « des gouttes froides » qui ont limité l’ensoleillement et le réchauffement de l’air et de la mer.
Parmi les valeurs remarquables on observe en cette mi-juillet : 19°C à 20°C dans l'eau de la Cornouaille anglaise au littoral sud irlandais, 20 voire 21°C pour les côtes suédoises, danoises et allemandes, 21°C sur le sud Bretagne, 23 à 24°C sur la côte basque, 25 à 26°C de la Côte d’Azur aux littoraux italiens, 26 à 27°C entre la Catalogne et les Baléares.
Ces températures qui font la joie des baigneurs sont dignes d’une fin août, et encore... Les conséquences sur la météo sont directes avec un cercle vertueux qui auto-entretient des températures de l’air nocturne et diurnes au-dessus des normes de saison.
Par ailleurs, on sait aussi que l’air frais marin stabilise l’atmosphère sur les côtes, et ces valeurs de températures dans l’eau peuvent être à l’origine en cas de dégradation, d’orages plus fréquents et porteurs de pluie plus marquées. Mais pour cela il faudrait que les conditions anticycloniques s’effacent mais celles-ci ne sont jamais bien loin !
Conséquence de ces conditions, le risque d’incendie est très marqué sur tout le nord de l’Europe en proie à une sécheresse marquée.
Sébastien DECAUX